Le cri de colère contre le carnet de circulation

Dans une lettre ouverte, AliceJanuel, alias «Georgette», âgée de 59 ans, ancienne présidente de l’association nationale des gens du voyage catholiques (ANGVC), exprime sa révolte. Soutenue par son successeur, le Nantais ChristopheSauvé, elle lance, ainsi, un appel solennel à ne plus faire viser, en gendarmerie, le «carnet de circulation» qui régit la vie quotidienne de la communauté depuis 1969, pour qu’il soit enfin abrogé.
Lettre d’appel à résistance d’Alice Januel

« Aujourd’hui, je dis ça suffit ! Nous sommes en 2012 et je vais être retraitée. L’administration m’a remis un nouveau carnet que je dois faire viser tous les trois mois ! C’est la goutte d’eau de trop », martèle cette mère de 4 enfants qui, jusque-là foraine en activité, n’avait eu comme contrainte « que » le « livret de circulation », qui, lui, ne doit être signé que tous les 5 ans.

« Le jour où on ne travaille plus, on nous donne un carnet de repris de justice, ni plus, ni moins », a affirmé Georgette, contactée par l’AFP. « Il nous faut aller à la gendarmerie tous les trois mois, comme un repris de justice ».

« Mon père est entré dans le maquis à 16 ans, engagé volontaire à 18 ans, on a élevé honnêtement nos enfants avec mon mari, ils ont fait leur service militaire… Ce carnet, c’est comme un permis de circuler dans notre propre pays, tous les étrangers l’ont ! », a-t-elle martelé.

« Je refuse ! Et j’appelle tous mes amis, mes frères, et tous ceux qui subissent ce marquage au fer à ne plus faire signer leurs carnets en gendarmerie. Et si on attrape des amendes, comme le prévoit la loi, on ira devant le juge et on utilisera tous les moyens pour faire cesser cette infamie qui nous stigmatise dans ce pays qui se dit être le pays des droits de l’Homme »